Pourquoi Jura Vaud Sud ?

Pour que Sur Grati, Mollendruz, Les Grands Plats et Bel Coster soient sans éoliennes.

jeudi 21 janvier 2016

Article 24 Heures sur Bel Coster 21.01.2016

Article paru sur le site de 24 Heures et écrit par Erwan Le Bec.
Pour lire l'original: lien vers 24heures.ch


Bel Coster pointe ses pales à deux pas de la frontière

AmpèresLe parc éolien prévu entre Ballaigues et Lignerolle doit être mis à l’enquête cette année. Chaque camp espère éviter l’escalade.


Ce sera «ce semestre», espère le promoteur Alpiq. Les communes de Lignerolle, de Ballaigues et de L’Abergement doivent décider prochainement de mettre à l’enquête le plan d’affectation du parc éolien de Bel Coster, un ensemble de neuf éoliennes hautes de 210 mètres – pales comprises – sur les crêtes du Jura. Son potentiel énergétique est important: il est évalué à 70 GWh, soit la consommation de 18'000 ménages. La capacité du parc à alimenter le débat public est peut-être plus grande encore: ses éoliennes seront visibles depuis Yverdon et Bavois, et surtout depuis toute la vallée française voisine de Jougne. Non raccordée au parc. Et dont personne n’a demandé l’avis à ce jour.
Une situation qui rappelle fortement celle du parc éolien du Brassus, à la vallée de Joux, qui subit depuis sa mise à l’enquête une véritable fronde des élus et des riverains français de la commune de Bois-d’Amont. Un député avait même interpellé la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal au Sénat, élue qui a diplomatiquement transféré le dossier aux Affaires étrangères de Laurent Fabius.
Bref. C’est dire si la grogne française a de quoi complexifier, voire retarder, la mise en œuvre d’un parc éolien pourtant inclus dans la planification cantonale. Face à ce précédant aux allures de poudrière diplomatique, tant opposants qu’autorités et promoteur suisses préparent leur stratégie pour Bel Coster.
Mesures de compensation
L’objectif étant d’éviter une véritable escalade de contestations de la part de la France voisine, dont les citoyens peuvent légalement faire opposition lors de la mise à l’enquête du plan d’affectation. Selon nos informations, une poignée d’antiéoliens convaincus se sont déjà manifestés à ce jour. «Nous avons invité la commune de Jougne à une séance d’information il y a quelques années, le maire et des adjoints sont venus,mais aucun citoyen», tempère le syndic de Ballaigues, Raphaël Darbellay. Et si une réelle opposition venait à se déclarer? «Dans ce débat, les fronts sont souvent figés, relève l’élu. A ce stade, tout ce qu’on peut faire c’est de l’information. Après, s’ils demandent des mesures de compensation chez eux, pourquoi ne pas entrer en matière?» Officiellement, la Mairie de Jougne refuse de se prononcer pour l’heure, et renvoie à la Communauté de Communes du Mont-d’Or, qui n’a pas répondu à nos sollicitations.
Le promoteur, lui, choisit de laisser diplomatiquement la porte ouverte à une collaboration énergétique. «Nous n’avons pas discuté de raccorder directement la commune de Jougne au parc, ce serait surtout la procédure administrative qui serait compliquée, réfléchit Raynald Golay, responsable du projet chez Alpiq. Mais nous sommes ouverts à la discussion.» A ce stade, la communication reste tournée vers les communes vaudoises concernées. «Nous avons fait de notre mieux pour que le projet aboutisse, et informé de manière ciblée à chaque étape importante, poursuit Raynald Golay. Mais ce sont des dossiers qui évoluent lentement.»
Le projet n’a toutefois pas échappé aux opposants suisses, qui comptent bien faire capoter le parc lors du passage du plan d’affectation devant les Conseils des trois communes concernées. Mardi soir, les antiéoliens donnaient d’ailleurs une séance d’information dans l’une d’entre elles, Ballaigues. «Pour nous, l’opposition française ne sera pas un argument essentiel, note François Leresche, de SOS Jura Vaud (Sud). Ces éoliennes ne seront pas visibles du village, mais elles le seront de toute la plaine. La population et les Conseils sont fortement partagés. Nous avons de bonnes chances.» Pas si sûr, relativise le syndic Raphaël Darbellay: c’est une motion émanant du Législatif de Ballaigues qui avait lancé le projet.
Transition
Chargé de prévenir le Département du Doubs et le ministère français ad hoc, le Canton de Vaud opte pour sa part pour une approche légaliste. «La France sera avertie de la mise à l’enquête. Les éventuelles oppositions de ses citoyens comme celles des Vaudois et des ONG seront traitées de la même manière, explique François Schaller, responsable de la plate-forme éolienne vaudoise. On peut difficilement anticiper les réactions locales. Une information préalable est essentielle pour que les collectivités prennent conscience de leur rôle dans la transition énergétique.» Il poursuit. «Le Canton rappelle aux porteurs de projets que les démarches participatives sont des compléments possibles aux procédures classiques. Elles peuvent aider à faire passer un projet.» (24 heures)

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