Pourquoi Jura Vaud Sud ?

Pour que Sur Grati, Mollendruz, Les Grands Plats et Bel Coster soient sans éoliennes.

mardi 3 juin 2014

Lettre ouverte à P.-Y. Maillard


 Lettre ouverte à Monsieur Pierre-Yves Maillard, conseiller d’Etat vaudois 

au sujet des projets de parcs éoliens 

Copie à Madame Doris Leuthard, conseillère fédérale, 
Madame Jacqueline de Quattro, conseillère d’Etat vaudois 

Monsieur, 

En parcourant le magazine « Efficience 21 » de l’automne 2013, je m’arrête sur une interview de Mme Leuthard concernant les énergies renouvelables… et j’en reste bouche bée. J’apprends que vous, Monsieur Maillard, avez émis l’idée d’invoquer la priorité nationale pour réduire les possibilités d’opposition aux éoliennes géantes. 
En effet, vous trouvez que, tout de même, toutes ces oppositions aux multiples sites de parcs éoliens prévus dans le canton de Vaud et ailleurs ne facilitent pas la tâche ! 

Faisant partie de ces opposants, je peux d’entrée vous affirmer que nous ne le sommes pas devenus par simple esprit de contradiction, ou par malin plaisir de mettre des bâtons dans les roues, ou par hobby ! 
Votre proposition laisse penser que les oppositions n’apparaissent que pour une raison : les éliminer d’une manière ou d’une autre. Ne vous êtes-vous jamais penché sur les questions qu’elles soulèvent, l’esprit ouvert ? J’ai peine à y croire. 

En effet, pourquoi se positionner contre une énergie renouvelable comme le vent, si elle peut permettre de sortir plus aisément de l’ère du nucléaire ? Pourquoi des personnes, de plus en plus nombreuses, se permettent de contrer ces projets ouverts à un avenir plus vert et plus propre ? 

Quand j’ai réalisé l’ampleur de ces projets dans le canton de Vaud (19 parcs, 160 grandes éoliennes), et dans toute la Suisse (env. 1000 éoliennes), surtout dans la chaîne du Jura, j’ai commencé à m’informer. 

Et j’ai découvert que : 
- l’étude de l’EMPA (référence scientifique en matière d’acoustique) mandatée par l’office fédéral de l’environnement n’était pas prise en compte 
- les recommandations de la Station ornithologique de Sempach qui argumentent clairement que « les cols alpins, jurassiens, crêtes, rives lacustres ne conviennent pas au développement de l’énergie éolienne » ne sont pas prises en compte 
- que suite à une étude, le département de l’Ain a déclaré la construction des éoliennes incompatible avec les zones karstiques du Jura 
- la fabrication et le démantèlement de ces éoliennes génèrent des sous-produits polluants (émissions de chlore, d’oxyde d’azote, de soufre, néodyme) 
- que si ce millier d’éoliennes venaient à être plantées, elles ne couvriraient au mieux que le 7% de l’énergie nécessaire à la Suisse. Dérisoire par rapport aux nuisances et aux dangers que soulèvent les documents précités. 

Monsieur Maillard, avez-vous pris connaissance de ces documents ? 

Ces éoliennes géantes de 200 m de haut (le CHUV mesure 45 mètres…) avec une base de 15 m de diamètre, plantées dans un socle d’environ 500 m3 de béton, sont faites vraisemblablement pour de grands espaces désertiques, loin des agglomérations, loin des sources d’eau. Pas vraiment le profil de la Suisse et du Jura en particulier ! 

Puis en continuant à s’informer, on découvre que les promoteurs touchent des subventions très intéressantes, que les propriétaires de terrain reçoivent Frs. 20'000 annuellement pour chaque usine plantée sur sa parcelle (parce que c’est vraiment d’usines dont il s’agit !), que chaque éolienne coûte en moyenne 10 millions de francs suisses… Les préoccupations écologiques semblent bien loin. 

Une excellente nouvelle : des villes suisses se mettent à remplacer leur éclairage public par des LED « intelligents » qui ne s’allument que lorsqu’il y a mouvement. Il en découle une économie d’énergie de 60 à 90% et l’installation peut être amortie en 8 ans. « Si toutes les communes suisses suivaient cet exemple, nous serions parés pour le tournant énergétique. » (WWF Magazine 1/14) Qu’on se le dise ! 

Gageons, Monsieur Maillard, que ce genre de projet ne soulève aucune opposition. 

En me réjouissant que les autorités soutiennent de plus en plus les énergies réellement tournées vers l’avenir (et il n’en manque pas), je vous adresse, Monsieur, mes cordiales salutations. 

Isabelle Otz-Naclerio 
Habitante de Vaulion, VD 

Cf. « Eoliennes, des moulins à vent ? Un chemin entre refus et démesure – 
Débat public », Philippe Roch 


28 mars 2014 

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